Sports

Double dutch / JO

Artistes du saut à la corde

Écrit par : Guillaume Gesret

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Nanterre est une terre de double dutch. L’engouement pour cette pratique, à la croisée du sport et des cultures urbaines, est très lié à l’association Jeu 2 cordes qui forme des centaines d’adeptes à Nanterre. Parmi les élèves de cette « filière nanterrienne », Pauline, Jefferson et Brandon sont en vue ces derniers mois. Les trois performeurs, en équipe sous le nom des Ropestylers, multiplient les apparitions dans les publicités (Adidas, Mercedes, Lacoste, Louboutin…), dans les clips (Sully Sefi l, Willy William…) et dans les émissions de télé animées par Arthur ou encore Daphné Bürki. « Avant la Covid, nous participions également à de nombreux shows, que ce soit dans les festivals de musique comme les Eurockéennes de Belfort ou à la mi-temps des matchs de basket de Nanterre », nous raconte Pauline Godezenne, la fille de la bande, qui a grandi aux Pâquerettes.

Une pratique ludique et mixte

Le trio, qui se produit depuis cinq ans, s’est distingué par sa mixité de genre et aussi par sa dimension artistique. « Nous ne sommes pas tournés vers la compétition, le côté très sportif du double dutch nous fait moins vibrer. La recherche esthétique, la démarche qui consiste à mélanger les arts, nous intéresse », nous explique Brandon. Ce dernier incorpore des mouvements des arts martiaux à ses performances, tandis que Pauline y instille des phases hip-hop et Jefferson, des attitudes de la danse new style. Au fi l des années, les Ropestylers ont réussi à se professionnaliser. Steve, leur manager qui vit au « Pablo », s’emploie à les faire vivre de leur art. « Les marques et les organisateurs d’évènements les sollicitent mais ils répondent aussi aux collectivités qui leur demandent de proposer des stages dans les maisons de quartier et les antennes jeunesse. » Ce volet associatif tient à cœur des trois Ropestylers. Ils sont d’ailleurs déjà intervenus à l’espace jeunesse du Parc pour initier les adolescents à cette pratique ludique. Dernièrement, confinement oblige, les Ropestylers ont développé des tutoriels accessibles sur leur site internet pour poursuivre leur engagement pédagogique. « La promotion du double dutch est au centre de notre projet. Cette pratique est très libre et très ouverte, aux garçons et aux filles, aux enfants et à leurs parents, aux danseurs et aux circassiens… Moi, je viens du foot. Et puis le double dutch peut se pratiquer partout, dans la rue, les gymnases et pourquoi pas un jour dans les théâtres », conclut Jefferson.