André Cassou et Francis Masanès

Groupe Mouvement républicain et citoyen

Un budget ambitieux dans un contexte difficile

L

e 20 mars dernier, la municipalité de Nanterre était appelée à se prononcer sur le budget 2018 de la ville. Il s’agit d’un budget ambitieux mais qui cache beaucoup d’incertitudes.

Fidèle à la parole donnée aux Nanterriens en 2014, la majorité, dont notre groupe, a fait le choix de continuer la mise en œuvre des 220 engagements de la liste Nanterre pour tous. L’ensemble sera atteint d’ici à la fin du mandat ; même avant !

Ces engagements couvrent la vie quotidienne des Nanterriens. De la construction de logements, notamment au sein des opérations de rénovation urbaine au Chemin-de-l’Île et au Parc Sud, au développement de l’offre éducative, mais aussi à l’insertion des jeunes dans la vie active, à la verbalisation des nuisances du quotidien par l’action de la nouvelle brigade de lutte contre les incivilités, ou encore à la simplification des démarches en mairie (via le développement des prestations en ligne), ou encore à l’intérêt des jeunes pour la vie publique avec la mise en place d’un conseil municipal de la jeunesse et bien d’autres domaines… la liste est encore longue puisque notre budget pèse pas moins de 225 millions d’euros.

Pourtant, depuis plusieurs années, la ville de Nanterre – comme les autres collectivités territoriales – subit de plein fouet le désengagement de l’État, contraint par les règles budgétaires européennes. Ainsi, le manque à gagner de notre ville, depuis 2012, se chiffre à 33 millions d’euros, résultat de la baisse continue des dotations et de la hausse de nos contributions aux fonds de péréquation.

On aurait pu croire que dans le « nouveau monde » d’Emmanuel Macron, cela s’arrêterait. C’est d’ailleurs ce qu’il avait lui-même annoncé le 17 juillet 2017 : « Nous ne procéderons pas par baisse brutale de dotations. »
Or, en 2018, ce sera la première fois, de- puis la décentralisation de 1982 que nos dépenses de fonctionnement baisseront à périmètre inchangé (-1,6 %). Cela se retrouve aussi sur nos investissements (-10 %).
Sans le reliquat de l’année précédente, obtenu grâce à des recettes exceptionnelles liées à la vente de biens municipaux – par définition qui ne se répèteront pas – notre budget n’aurait pas été en équilibre. Or, l’équilibre budgétaire – qui est une donnée incontournable pour les collectivités locales – sera de plus en plus difficile à garantir chaque année ; d’autant plus que l’on s’attend à une progressive remontée des taux d’intérêt. L’effort de maîtrise et de rationalisation doit se poursuivre en s’inscrivant sur la durée, à moins d’augmenter chaque an- née les impôts et de réduire toutes nos prestations.

Le gouvernement a fait le choix de reporter la résorption de son défi cit sur les collectivités locales dans une logique libérale. Jusqu’alors, celles-ci ont pu réaliser des ajustements sans trop pénaliser leurs habitants et usagers. Aujourd’hui, le sens du service public est clairement remis en cause. Nos engagements pour le bien commun ne changent pas, mais nos res- sources seront durablement contraintes. Nous devons faire en sorte de garantir nos engagements dans l’avenir.

André Cassou et Francis Masanès

Groupe Mouvement républicain et citoyen