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Groupe Communistes et initiative citoyenne

Cinquante ans après… Mai 68

E

n 2018, et particulièrement à Nanterre, nous commémorons le 50e anniversaire de Mai 68. Une commémoration liant culture, débats, rencontres, conférences et colloques.
Mais d’autres ont préféré ressortir la matraque sur des étudiants qui, eux, avait fait le choix de ne pas ressortir les pavés. Mais plutôt l’envie de se mêler de leur avenir, de leurs études en refusant l’instauration ou l’aggravation de la sélection à l’entrée de l’université.
Ces étudiants en lutte ne sont pas les seuls à dire au gouvernement et au président de la République qu’ils ne veulent pas d’une société faite d’inégalités qui ne cessent de croître et d’incertitudes pour l’avenir. La liste est longue : agents des Ehpad, agents hospitaliers, fonctionnaires territoriaux, agents pénitenciaires, avocats, enseignants, parents d’élèves, agents de la Poste, éboueurs, salariés d’Air France ou de Carrefour… et bien sûr les cheminots.
Tous ces salariés, tous ces fonctionnaires n’agissent pas pour défendre « leurs privilèges », comme les ministres et beaucoup de journalistes nous le rabâchent, mais bien pour dé- fendre leurs conditions de travail et les services publics, nos services publics. Nous savons d’expériences que les privatisations d’entreprises publiques ou de services publics emmènent automatiquement une baisse de la qualité pour les usagers devenus clients et une hausse des tarifs. Cela a été le cas avec l’ouverture à la concurrence des télécoms et la privatisation de France Télécom, devenu Orange, idem avec la privatisation ou plutôt le bradage des autoroutes, avec Gaz de France qui, après avoir été séparé de EDF, est devenu GDF Suez pour finalement fusionner et se retrouver complètement privatisé en devenant l’entreprise Engie.
C’est la même logique et le même mécanisme que les gouvernements successifs mettent en place avec la SNCF. Une logique qui, si nous ne résistons pas ensemble, conduira au nom de la « concurrence libre et non faussée » que nous avons rejetée en 2005, à la privatisation et à la dégradation, comme en Angleterre, de nos chemins de fer. Emmanuel Macron poursuit ce qui a été commencé sous le quinquennat de François Hollande avec la création de lignes de bus privées, polluantes par nature, en concurrence avec les lignes de chemin de fer.
Alors oui, mille fois oui, les salariés du secteur privé et les fonctionnaires ont raison de se battre et les élus du groupe CIC sont pleinement solidaires de leurs luttes.
Ils ont raison d’agir, car ces poli- tiques libérales qui opposent les uns aux autres, les territoires entre eux, dégradent nos conditions de vie, de soins, de transports, les moyens des communes, avec comme seul but de permettre aux grands groupes industriels et financiers de faire encore plus de profits.
Faisons de mai 2018 un bon anniversaire pour tous de Mai 68 !

Éric Solas

Groupe Communistes et initiative citoyenne