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Groupe Nanterre ensemble

L’imagination au pouvoir

P

armi les slogans de Mai 68, je me souviens particulièrement de celui de « L’imagination au pouvoir ». Il est tou­jours d’actualité. L’imagination dans l’action politique peut prendre plusieurs formes.

Elle est d’abord un refus du conser­vatisme, une remise en cause des habitudes, surtout quand elles sont mauvaises.
Pour cela, le renouvellement politique est indispensable. Comment peut-on précisément imaginer que les mêmes qui font la même chose depuis quatre-vingts ans se mettent soudainement à penser en dehors du système qui les porte ?
Louis Guilloux dans La Maison du peuple parle des « fonctionnaires de l’idéal » pour désigner ceux qui s’ins­tallent dans la routine.

L’imagination est aussi une capacité à penser en dehors du cadre établi, un dépassement.
Pour cela, il faut pouvoir réfléchir sans tabous. Maguy Edorh, notre collègue conseillère municipale du groupe En Marche, le disait avec intérêt dans sa tribune du mois précédent, en rappe­lant un autre slogan de l’époque : « Il est interdit d’interdire ». Cela veut dire ne pas être prisonnier d’une idéologie, faire preuve de pragmatisme, partir avant tout de l’intérêt des habitants.
L’imagination est un travail collectif.
« Il y a toujours plus d’idées dans plu­sieurs têtes que dans une seule », dit un proverbe. Être imaginatif, c’est donc associer le plus grand nombre à la ré­flexion, à la construction d’un projet. C’est le sens de la campagne lancée par Camille Bedin avec Nanterre ensemble « Notre ville, on en parle » : recueillir vos doléances, vos souhaits, vos suggestions.

L’imagination, c’est surtout se proje­ter dans l’avenir, voire le long terme.
Les décisions d’urbanisme engagent l’avenir pour des dizaines d’années.

Enfin, l’imagination c’est savoir rêver utilement, à la manière du célèbre dis­cours de Martin Luther King.
J’ai fait un rêve : l’imagination avait pris le pouvoir à Nanterre.
Aux terrasses des cafés, partout, de plus en plus fournies, dans les rues fleuries, dans tous les quartiers, des Pablos au Chemin-de-l’Île, du Vieux-Pont au Pe­tit-Nanterre, la bonne humeur était contagieuse, les rodéos motos n’étaient plus qu’un mauvais souvenir. Mille initiatives se mettaient en place, un air de liberté flottait sur la ville. Nanterre était devenue la ville dont tout le monde parlait, comme le chantait Jean Ferrat : « Avec ton seul nom comme aubade, les lèvres s’épanouissaient ».
Le vieux monde était derrière nous, comme on le disait aussi en 1968.
Nous étions en mai 2022, quel beau mois que celui-là.

Gilles Norroy
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