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Groupe Communistes et initiative citoyenne

À onze, le compte n’y est pas

E

n 2016, l’État a obligé la ville de Nanterre à faire partie du territoire Paris Ouest La Défense, avec dix autres communes, toutes de droite. Malgré beaucoup de réserves, nous étions prêts à jouer le jeu de la coopération, sans autre considération que l’intérêt des populations. L’expérience de la communauté d’agglomération du Mont-Valérien avec Rueil et Suresnes, entre 2011 et 2016, avait été plutôt positive, et nous espérions que le même état d’esprit prévaudrait au sein de cette nouvelle intercommunalité à onze. Or, disons-le franchement, le bilan de Paris Ouest La Défense est décevant et inquiétant. Déjà, l’impossibilité de parvenir à un accord financier et fiscal résulte à la fois des réductions budgétaires de plus en plus lourdes imposées par l’État à nos communes, mais aussi, ne le cachons pas, à l’égoïsme de certaines villes qui ne veulent pas entendre parler de solidarité.

Nous pouvions espérer que cette intercommunalité soit très présente sur les questions économiques pour que les centaines de milliers d’emplois de ce territoire bénéficient à la population active de nos communes. Mais c’est la vision libérale du « laissons faire les entreprises » qui prédomine, sans le moindre dispositif intercommunal d’aide à l’emploi. Mais c’est sur le logement que le clivage entre Nanterre et la plupart des autres villes – pas toutes heureusement – est le plus flagrant. Ces communes n’ont qu’un seul objectif, devenu une véritable obsession : diminuer la part de logements sociaux. Alors qu’une majorité de ces villes est hors la loi en n’atteignant pas les 25 % de HLM, elles cherchent par tous les moyens à contourner cette obligation.

Même divergence sur la rénovation des quartiers populaires. Alors que c’est l’une de ses compétences obligatoires, l’intercommunalité refuse jusqu’à présent de s’engager au côté de Nanterre dans les projets Parc Sud et Chemin-de-l’Île.

On ajoutera enfin qu’au fil du temps, les conseils de territoire voient se multiplier les provocations orchestrées par M. Balkany ou M. Fromentin à l’encontre des élu·e·s de gauche de Nanterre. Nous sommes très loin de la « coopérative de villes » annoncée en 2016. Il est encore temps d’y revenir.

Gwenn Herbin

Groupe Communistes et initiative citoyenne