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Groupe Socialiste et divers gauche

« Sauvons celles qui sont encore vivantes ! »

L

e 25 novembre est la Journée inter­nationale pour l’élimination de la vio­lence à l’égard des femmes, qu’elles soient physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, économiques, admi­nistratives. Cette année encore, nous tenons à consacrer notre tribune à ce sujet. Malgré une libération de la pa­role des femmes grâce aux mouve­ments d’ampleur #MeToo et #Balan­ceTonPorc, le combat continue car ce fléau est loin d’être maîtrisé. Chaque année, en France, 223 000 femmes de 20 à 75 ans sont victimes de vio­lences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Une femme sur dix se déclare vic­time de violences conjugales. Une femme meurt tous les trois jours sous les coups d’un conjoint ou ex-conjoint. L’appel de 87 personnalités de la société civile dans Le Journal du dimanche du 23 septembre s’adressant au président de la République, sous le titre évocateur « Sauvons celles qui sont encore vivantes ! », démontre que ces chiffres glaçants ne laissent plus indifférents.

À Nanterre, nous disposons d’un solide réseau de professionnels spécialisés dans l’accompagnement des femmes victimes de violences. Ces structures ont évidemment besoin de moyens.

Alors que la question des femmes victimes de violences a été érigée en « grande cause du quinquennat » par le Gouvernement Macron, on ne peut que déplorer que les moyens de l’État et de notre département ne suivent pas. Malgré les coupes budgétaires infli­gées aux municipalités par l’État, la ville de Nanterre continue de sou­tenir les associations œuvrant sur la ville pour accompagner, écouter, orienter et conseiller les femmes vic­times de violences.

La loi dite Schiappa du 3 août 2018 visant à renforcer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles instaure une batterie d’outils permettant d’agir plus efficacement en augmentant no­tamment les délais de prescription et en condamnant d’autres formes de violences faites aux femmes comme les outrages sexistes et le harcèle­ment dit de rue. Pour appliquer ces lois, la justice a cependant aussi besoin de moyens. Seront-ils déployés pour poursuivre et condamner les auteurs de ces nouvelles infractions ? Rien n’est moins sûr, malheureusement.

Enfin, comment évoquer ce sujet sans revenir sur les débats qui ont eu lieu à l’occasion de la Journée mondiale du droit à l’avortement, le 28 septembre dernier ? Le droit à l’avortement, recon­nu en France en 1975 par la loi Simone Veil est encore menacé par certains médecins qui, usant de leur « clause de conscience » refusent de pratiquer l’avortement, plaçant des femmes dans des situations impensables en France en 2018. Nous devons également res­ter extrêmement vigilants sur ce su­jet. C’est d’ailleurs dans ce sens que le groupe socialiste au Sénat a déposé une proposition de loi visant à abroger cette clause de conscience. Ce serait un pro­grès pour les femmes, et pour tous.

Stéphanie Lamora

Groupe Socialiste et divers gauche

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