Dominique Debras, Alexis Martin, Julien Sage

Groupe Europe écologie les verts

Les pollutions invisibles dans nos écoles

À

Nanterre, le groupe Europe Écologie Les Verts a activement œuvré pour le bien-être des enfants avec la construction d’écoles écoconçues insérées dans un cadre doté d’espaces verts et protecteur de la biodiversité du territoire. Nous avons également été à l’origine de l’introduction du bio dans les cantines de Nanterre (14,9 % de produits bio sont proposés dans les cantines de Nanterre, ce qui reste malheureusement insuffisant).
Nous nous battrons pour que l’objectif posé par la loi alimentation de 50 % de produits bio ou intégrant la préservation de l’environnement en 2022 soit atteint le plus tôt possible. Enfin, sur la question sensible de l’implantation des antennes-relais, l’exigence de sobriété vis-à-vis des publics sensibles et la recherche d’une mutualisation des installations entre opérateurs constituent un premier pas pour protéger les enfants d’une exposition aux ondes électromagnétiques.
La rédaction d’une charte nanterrienne, inspirée du texte en vigueur à Paris, conçue avec les opérateurs reste toutefois indispensable à une protection optimale.

Mais, aussi louables que soient ces démarches, leur portée sur le bien-être des habitants est, dans les faits, limitée.

Les conclusions du rapport de l’OMS publié le lundi 29 octobre sont en effet formelles : dans les pays à hauts revenus, chaque jour, 52 % des enfants respirent un air si pollué qu’il fait courir un risque aigu pour leur santé et pour leur développement. Des preuves solides s’accumulent sur le lien avec l’autisme ou le trouble du défi cit de l’attention. La prédisposition à développer des maladies cardiovasculaires ou pulmonaires à l’âge adulte est établie. Nous pouvons agir localement, notamment avec l’instauration de zones à faibles émissions et par la dynamique des plans climat-air-énergie territoriaux, mais nous ne disposons pas de tous les leviers pour agir.

À un niveau local, les associations ont obtenu que l’opérateur TDF reprenne à zéro son projet d’installation d’antenne-relais, initiale- ment prévue à 50 mètres de l’école maternelle Le-Moulin-des-Gibets et de deux centres de loisirs. La mairie de Rueil avait donné son aval passant outre l’avis défavorable de la mairie de Nanterre. Ce contentieux met en lumière les lacunes de la charte des Hauts-de-Seine sur la distance qui doit séparer un établisse- ment scolaire d’une antenne-relais et les nécessaires adaptations réglementaires. Nous devons rester vigilants, car l’opérateur n’a pas renoncé, et réaliser en amont et en aval de l’installation des mesures strictes des ondes.

Nous pouvons nous féliciter du développe- ment de l’alimentation bio dans les écoles, mais ces efforts pourraient être réduits à néant si les enfants mangent dans des assiettes, des verres et des couverts en plastique, comme ce fut le cas récemment pendant plus d’un mois dans une école de Nanterre. Ces couverts posent un problème sanitaire évident lié à la présence de perturbateurs endocriniens et génèrent une quantité très importante de déchets. Nous espérons que l’adoption de la charte « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens » mettra définitivement un terme à ces pratiques.

Enfin, un effort important doit être fait dans les écoles de Nanterre au niveau du recyclage. Comment peut-on demander aux Nanterriens de faire le tri chez eux si la ville ne montre pas l’exemple auprès des futurs citoyens que sont nos enfants ? Il est donc urgent que le tri des déchets soit mis en place dans tous les bâtiments publics et principalement dans nos écoles.

Sur tous ces sujets, nous devons rester vigilants. Parce qu’il n’y a pas d’écologie sans écologistes.

À tous, nos meilleurs vœux pour l’année 2019 !

Dominique Debras, Alexis Martin, Julien Sage

eelv.nanterre@gmail.com