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Groupe MoDem et Citoyens

Un budget municipal qui manque de prospective

Le budget municipal adopté lors du conseil du 2 avril fait ressortir un budget total de 359 567 963 € soit pour une population de 91 114 habitants un budget par habitant de 3 946 €.

Cela fait de Nanterre une des villes les plus riches de France avec un budget par habitant qui est plusieurs fois supérieur à ce que l’on peut trouver dans des villes de taille comparable en province.

Bien sûr il faut prendre en compte les spécificités sociales de Nanterre qui a une population sous le seuil de pauvreté déclaré lors du débat municipal à 17 % qui amène la ville à des dépenses sociales importantes, mais nombre de villes ont des populations sous ce seuil encore plus importantes et des budget sans commune mesure avec celui de Nanterre.

Comme j’ai eu l’occasion de le dire dans le débat municipal cette richesse repose pour l’essentiel sur une « manne pétrolière » qui est générée directement pour partie du territoire et par complémentarité pour sa totalité, par le site de La Défense.

Nanterre a la particularité d’avoir autant d’emplois salariés que d’habitants, ce qui génère des recettes considérables. Si nous nous sommes abstenus sur ce budget c’est que précisément il ne prend pas en compte le long terme en refusant de répondre à ces simples questions : la rente de situation tirée de la La Défense pourrait-elle diminuer et que faudrait-il faire pour la compenser ?

En effet pour l’instant tous les clignotants économiques provenant de La Défense sont au vert mais cela peut-il durer éternellement ?

Une économie qui ferment les usines en province et multiplie les sièges sociaux en région parisienne est-elle durable quand le Grand Débat met en évidence l’attente de plus de décentralisation ?

Les entreprises avec les bureaux partagés diminuent de près de 30 % leurs investissements immobiliers en surface, le télétravail qui commence à se développer peut aussi impacter considérablement la demande en surface de bureaux, enfin les infrastructures ferroviaires du Grand Paris vont à terme organiser une concurrence plus vive entre les territoires tant pour y attirer des entreprises que des habitants.
La richesse d’une ville peut s’inverser si elle ne se soucie pas de préserver son attractivité et de diversifier ses recettes.

Pour Nanterre cela voudrait dire d’avoir une politique industrielle en axant le développement sur des secteurs où les entreprises se regroupent car elles se rendent des services mutuels plutôt que de laisser s’empiler les surfaces de bureaux. Cela voudrait dire aussi de développer les centres de recherche en s’articulant avec l’université, les écoles d’ingénieurs déjà présentes en en attirant de nouvelles.

Cela passerait par une ambition de valorisation des bords de Seine qui méritent mieux que les dépôts pétroliers actuels, le centre de tri de la Poste et des garages de bus et d’autocars.

Sécuriser le développement économique de Nanterre, développer l’attractivité de la ville par plus de sûreté, de propreté, de qualité scolaire sont autant d’ambition que notre groupe s’honore de faire partager.

Demain l’Europe
Quand ce journal paraîtra les élections européennes auront eu lieu.
Il faut espérer que l’Europe aura gagné si cela veut dire avoir une majorité pour conduire les réformes attendues. Traiter les affaires avec subsidiarité, c’est à dire au niveau le plus efficace de décentralisation, prendre le pouls des citoyens, évi- ter les bureaucraties, ce qui est bon pour les territoires, l’est aussi pour l’Europe.

Gilles Norroy et Touati Ferhat