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« Le compte rendu signalant qu’un navire est en train de couler n’est pas défaitiste. Seul peut l’être l’esprit dans lequel il est pris connaissance de ce compte rendu : l’équipage peut s’asseoir et boire un coup. Mais, il peut également courir aux pompes. » Joseph Schumpeter.

Au lendemain de la parution du rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’état d’urgence de la biodiversité est officiellement déclaré :

- 1 million d'espèces animales et végétales (soit 10 %) sont menacées d'extinction, notamment au cours des prochaines décennies,

- la dégradation des sols a réduit de 23 % la productivité de l’ensemble de la surface terrestre mondiale

  • Plus d'un tiers de la surface terrestre du monde et près de 75 % des ressources en eau douce sont maintenant destinées à l’agriculture ou à l’élevage.

Cette situation est largement - mais pas uniquement ce serait trop simple - imputable au développement d’une agriculture productiviste, même pas rentable pour un monde paysan qui se meurt à petit feu, et basée sur un usage systématique de pesticides imposés par des lobbies indifférents à la destruction à marche forcée et irréversible de notre écosystème.

Face à l’impasse de ce système, la seule issue viable repose sur une entraide citoyenne tous azimuts, seule susceptible d’accompagner les changements transformateurs que l’IPBES appelle de ses vœux.

À Nanterre, grâce à l’action de collectifs et à l’implication du monde éducatif, les jardins partagés et potagers bio se multiplient, les techniques issues de la permaculture se diffusent, et des prairies fleuries apparaissent.

En parallèle, des menus bio et végétariens sont déjà proposés. Mais, le taux de produit bio dans les cantines reste largement insuffisant. Il faut redoubler d’efforts pour être enfin exemplaire dans ce domaine. Il est question ici de la santé de nos enfants ! Il faut également augmenter la présence de la nature en ville, faire reculer le béton et augmenter les surfaces végétalisées.

Mais, pour contribuer à grande échelle à la préservation de la biodiversité, allons directement à la rencontre des jeunes agriculteurs en phase d’installation et faisons en sorte que la ville noue des partenariats innovants pour les aider à se convertir au bio. ! L’originalité du système des AMAP basé sur un préfinancement de la production et une implication forte des adhérents (aide dans les champs, prise en main de la distribution) gagne à être reprise. Plus largement, la fierté de ces agriculteurs, réconciliés avec la nature et leurs outils, capables se projeter sur un temps long sans planification figée constitue un modèle précurseur pour l’ensemble de la société.

Ces quelques pistes n’auront un aboutissement qu’à condition que nous osions poser les bases d’une sobriété heureuse et savoureuse, bien éloignée de l’hyper-consumérisme.

Notre terroir et savoir-faire nous permettent d’espérer faire pousser bien mieux que des tomates hors sol (97 % du marché français), ou venant de Chine lorsqu’il s’agit de tomates en conserve, mettant dans les faits en péril la biodiversité !

Parce qu’il n’y a pas d’écologie sans écologiste !

Alexis Martin, Dominique Debras, Julien Sage

eelv.nanterre@gmail.com