André Cassou et Francis Masanès

Groupe Gauche Républicaine et Socialiste

Inscrire les services publics dans la Constitution

La triste campagne des européennes qui vient de se dérouler, préemptée par un débat national autour de thèmes éculés, n’a permis de voir apparaître aucune idée nouvelle touchant à notre lien à l’Union européenne.

Les annonces multiples de fermetures d’industries durant l’été démontent que même ce qui devait « faire l’Europe » n’arrive pas à répondre aux attentes des Français.

Fruits d’une construction juridique et économique de longue haleine, les services publics sont aujourd’hui la réponse la plus pertinente à la crise, comme l’a montré les manifestations des Gilets jaunes. Or, leur survie est de plus en plus menacée, notamment par le gouvernement de Bruxelles et cette ligne ordo libérale qui ne s’arrête pas aux considérations des peuples.

Aussi anecdotique est-il, la pétition référendaire lancée par 250 députés contre le changement de statut d’Aéroport s de Paris est l’un des exemples de ce refus de casser l’identité propre de la France et de son aménagement.

En inscrivant dans la Constitution, le devoir de protéger et de développer les services publics, la France pourrait ainsi affirmer sa singularité et s’opposer à Bruxelles qui l’entend gérer les services publics qu’ils soient grands -tels EDF ou la SNCF- ou petits, comme ceux des guichets dont ont tant besoin nos territoires délaissés, de sa manière : c’est-à-dire en les libéralisant tous.

De plus, l’État pourrait étendre la notion de Service Public au soutien aux entreprises implantées sur des zones en difficulté ; au lieu de bricoler des mécanismes avec les collectivités territoriales sans parfois trop de succès, à l’image de l’ex-usine Whirlpool à Amiens.

Ce projet est peut-être ambitieux, mais il affirmera sans équivoque ce que veut la France, loin des faux semblants et des compromis qui nous font piétiner : c’est-à-dire une identité réaffirmée dans ce qu’elle a de positif et de dynamique, non de frileux et de passéiste.

Les communes sont au premier rang du quotidien des services publics. Chaque jour, y compris le week-end, dans les écoles, les routes, les ordures, etc, elles sont présentes, grâce au travail formidable de près de 2 millions d’agents. En refusant notre patrimoine commun, comme c’est le cas dans l’école privée, chacun se singularise et si on vit encore ensemble, on ne partage plus les mêmes valeurs.

André Cassou et Francis Masanès

Groupe Gauche Républicaine et Socialiste

grs.nanterre@gmail.com

Facebook : gaucherepublicaineetsocialiste92