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Groupe Nanterre Ensemble

« Bonjour, je suis citoyenne de Nanterre. Cela fait un an que je vous ai contacté en urgence. Vous ne m’avez jamais répondu. Ni vous, ni le secrétariat de M. le Maire. » C’est par ces mots qu’en avril 2018, Mme J. (anonyme) écrit une ènième fois à la Ville sans obtenir de réponse.

Combien sont-elles, ces femmes cherchant du secours, cherchant à être orientées et qui s’adressent au Maire faute de savoir vers qui se tourner ? Combien sont-elles, ces personnes parfois désespérées, parce que vivant des situations personnelles douloureuses et dramatiques – violences conjugales, divorce difficile, problèmes d’emploi ou de logement… –, que l’on n’a même pas daigné accueillir, regarder, écouter, considérer ?

Quand j’entends le témoignage de cette femme victime de violences conjugales que le Maire ne regarde même pas lors d’une de ses « réunions publiques », j’ai mon cœur qui se serre. Détenir le pouvoir endurci-rait-il, étoufferait-il toute compassion ?

Ces éléments, s’apparentant à une forme de violence institutionnelle, de nombreux habitants de notre commune les vivent quand on se refuse à les écouter activement et avec sincérité ; quand on ne répond pas à leurs courriers ; quand on ferme sciemment les yeux sur des situations de harcèlement ; quand on protège certains au lieu de préserver des victimes ; quand on fait de fausses promesses…

Loin de moi l’idée de jeter la pierre aux agents municipaux tenus d’obéir aux ordres qu’on leur donne, de se conformer aux décisions politiques prises en haut. Les seuls et uniques responsables sont ceux ayant un mandat.

À Nanterre Ensemble, ce n’est pas notre façon d’envisager la vie publique et l’exercice du politique. D’ailleurs, les 800 personnes qui ont frappé à la porte de notre permanence de façon spontanée ne s’y sont pas trompées. Elles sont venues chercher auprès de nous ce qui leur était refusé ailleurs : une écoute, une orientation et un suivi des situations problématiques. Il n’y a pas qu’à Nanterre que l’humanité a déserté les rangs des décideurs d’en haut. Les enseignants, en particulier ceux du premier degré, et les directeurs d’écoles, ont des missions de plus en plus lourdes qui ne sont pas reconnues dans notre société à leur juste mesure. Leur tâche est conséquente, fatigante, lassante, mais aussi passionnante. Ce qui était il y a quelques temps considéré comme « le plus beau métier du monde » vire parfois au cauchemar et pousse certains à l’irréparable faute d’appui et de soutien de la part de leur hiérarchie. Je pense tout particulièrement à M. Jean Willot et à Mme Christine Renon. Je pense aussi à tous ces fonctionnaires de police, à tous les personnels hospitaliers qui, chaque jour, donnent d’eux-mêmes sans compter.

Alors, si un élu ne peut pas tout, qu’il n’a pas de baguette magique, il doit tout de même œuvrer à un réel accompagnement des personnes le sollicitant tout en responsabilisant chacun quand il le faut. C’est notre rôle premier : être là, au service de nos concitoyens. Et l’exécutif local joue un rôle prépondérant. C’est lui qui crée les conditions propices à un environnement de vie et de travail sains. Il peut être médiateur, taper du poing sur la table, frapper aux bonnes portes, rassembler les bonnes personnes afin de trouver des solutions aux situations qui se présentent. Et il doit le faire en suivant les dossiers, en s’assurant que ces derniers sont bien pris en charge. Bref, l’élu est responsable : il ne peut pas se décharger sur d’autres de ce qui lui incombe.

Marie Tran
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