Dernière tribune de l’année, évoquons les questions liées à nos quartiers d’habitation et de cadre de vie.
Si Nanterre compte de nombreux logements, le traitement global nous paraît inéquitable tant du point de vue de la densité des constructions, de la qualité des bâtis, que de la présence ou non d’espaces de nature selon les quartiers. Notre ville se fait de plus en plus allègrement bétonner par les promoteurs à qui carte blanche est laissée par l’actuelle municipalité, à l’exception d’une intervention pour contenir les prix d’accession.
L’exemple le plus flagrant s’observe dans le quartier Université, près de la gare. De nombreux Nanterriens, habitants ou passants, nous ont fait part de leur stupéfaction à la découverte de ce changement urbain si brutal. « Où sont les arbres et espaces végétalisés capables d’apporter fraîcheur, détente et beauté et qui aideraient tant à respirer ? » nous ont-ils demandé. Le maire répond qu’il n’est pas responsable, en oubliant de rappeler ses décisions passées lors de sa présidence de l’Epadesa, devenu Paris La Défense. Dans le même temps et dans le même quartier, la résidence Berthelot est laissée à son sort, sans plan de maintenance énoncé pour les années à venir. Des locataires craignent d’ailleurs la possible « bunkerisation » de cette partie de quartier à l’image de sa résidence cousine, les Provinces-Françaises.
Plusieurs résidences ont été rénovées, reconnaissons-le. Grâce aux aides financières conjuguées de l’État, via l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), la région et le département, plusieurs ensembles immobiliers ont vécu, depuis dix ans, un lifting en profondeur, comme au Petit-Nanterre. Mais, d’autres attendent toujours leur tour comme au Chemin-de-l’Île ou au Parc Sud, là où la vie quotidienne des habitants est si difficile. Les résidents ne voient aucun changement de leur cadre de vie et sont fatigués des belles paroles. Dans les tours Aillaud, par exemple, depuis plusieurs années, les locataires ont été conviés à de multiples réunions, mais, pour quel résultat concret ? Pour rappel, l’actuel projet de rénovation devrait être terminé dans plus de quinze ans ! Certes, cette rénovation implique de nombreux acteurs institutionnels aux enjeux contradictoires, mais, les locataires de ces tours sont tout simplement oubliés faute d’informations concrètes sur le quoi ? Comment ? Quand ? Le flou présent, les rumeurs alimentées par les peurs vont bon train. Il est donc temps de considérer les habitants comme des acteurs à part entière. Cette responsabilité-là relève totalement du maire, premier magistrat de Nanterre, ce dernier préférant faire plier des bailleurs à ses demandes de destruction d’une partie de leur patrimoine plutôt que de rénover, comme ce fut le cas, récemment, pour la résidence du bailleur Logirep au Chemin-de-l’Île. Dès lors, les travaux de réhabilitation des autres tours ont donc été retardés et les locataires de la tour en question seront expulsés, sans qu’on leur demande leur avis ! Une fois encore, la culture de ce pouvoir bafoue les principaux intéressés dans leurs droits d’occupants.
Nous profitons de notre tribune pour vous souhaiter d’excellentes fêtes de fin d’année 2019 !