La première responsabilité des élus locaux est de protéger leurs concitoyens et l’avenir, donc la santé des enfants doit être une priorité. Toutes les études confirment qu’ils sont les premières victimes des risques sanitaires liés aux modes de production et d’organisation libérales car, en pleine croissance, ils sont plus vulnérables à l’air pollué et aux multiples ingrédients chimiques de l’alimentation industrielle, et ceci d’autant plus qu’ils sont socialement plus modestes.
Garantir une restauration scolaire saine pour tous est une obligation absolue, de santé et de justice sociale.
Plusieurs dispositions de la loi EGALIM, promulguée le 1er novembre 2018, issue des États généraux de l’alimentation, apportent un cadre juridique concernant la restauration scolaire et notamment l’accès des enfants à une alimentation saine, durable et accessible à tous.
-Des produits de qualité à hauteur de 50 % : 30 % de durable et 20 % de bio d’ici à 2022. -Au moins un menu végétarien par semaine. - Suppression des contenants alimentaires de cuisson et de réchauffe en plastique d’ici à 2025, et des bouteilles en plastique au plus tard le 1er janvier 2020.
Ces préconisations ont pour but d’obliger les maires à conduire une politique publique alimentaire plus volontariste.
Mais, même si ces sujets occupent l’espace médiatique, trop de villes sont encore à la traîne et refusent d’aller plus loin que le simple cadre légal.
D’autres a contrario ont fait le choix, depuis des années et en dehors de toute obligation juridique, de défendre la santé de leurs enfants et celle de la planète en proposant des produits locaux, bio, des menus végétariens et une viande de qualité labélisée.
Ainsi, le Maire de Langouët (Finistère), plus connu par son arrêté anti-pesticides pour protéger ses concitoyens, a été le premier en France, il y a déjà quinze ans, à passer à 100 % bio dans la restauration scolaire.
Son souci de répondre aux inquiétudes environnementales des habitants a été récompensé dans le cadre des Victoires des cantines rebelles, organisées par l’association Un plus bio, qui se bat et récompense, depuis quatre ans, les villes pour leur engagement en faveur d’une restauration collective saine et juste.
À Nanterre, grâce notamment à la volonté des Socialistes, nous ne sommes pas les derniers de la classe.
Nous n’avons pas attendu les préconisations de la loi EGALIM pour servir dans les assiettes des enfants nanterriens des produits bio et issus des circuits courts et labellisés, et un menu végétarien au moins chaque semaine. Nous avons en 2018 signé la charte « Villes et territoires sans perturbateur endocrinien » qui nous oblige à développer la consommation d’aliments biologiques et à interdire l’usage de matériels comportant des perturbateurs endocriniens pour cuisiner et chauffer.
Pour exemple, en novembre, les enfants qui ont fréquenté la restauration scolaire tous les jours ont consommé sur 19 jours de restauration 15 produits bio et 6 repas végétariens leur ont été servis.
Mais quand il s’agit de la santé de nos enfants, nous devons toujours faire plus et mieux et prendre exemple sur les meilleurs.
Car au-delà de protéger leur santé, c’est le plaisir de partager, de mieux se nourrir, de ne pas gaspiller que nous devons leur transmettre : l’enjeu est celui de leur futur, mais aussi celui de la Terre.
À nous donc, comme d’autres avant nous, d’être inventifs et novateurs face à une telle responsabilité !