À l’approche des municipales, les débats prennent force dans les réunions publiques et sur les réseaux sociaux où chacun donne son avis sans connaître la réalité. La transparence des attributions, le respect des règles, le favoritisme, les passe-droits, les discriminations sont des interrogations récurrentes – légitimes mais souvent fantasmées – procédant de cette mode visant à discréditer les élus sans savoir comment les choses se passent réellement.
Il y a 18 000 logements sociaux à Nanterre ré- partis en 17 bailleurs. Nous appartenons à un établissement public territorial de 11 communes dont 7 ne respectent pas la loi SRU sur les 25 % de logements sociaux obligatoires. Alors qu’ici on développe la diversité sociale dans le logement, d’autres préfèrent pratiquer l’entre-soi…
À la ville, deux entités s’occupent du logement : le service habitat pour les premières attributions et l’office HLM pour les mutations. Pour les premières attributions, un seul critère est pris en compte : l’ancienneté ; pour les mutations : un barème explicable à chacun.
Depuis une vingtaine d’années, il s’attribue par an autour de 1 200 logements tous bailleurs confondus, dont 30 % sont des mutations assurées aux deux tiers par l’office municipal. Le préfet a repris la totalité de son contingent (250 logements annuel) pour l’attribuer à des demandeurs Dalo. De plus, il mobilise au moins 25 % des autres contingents pour le même objectif (32 % en 2018). Si bien que les attributions de la ville n’ont été que de 164 logements en 2018 (soit environ 12 par mois).
Grâce aux efforts déployés, 75 % des logements attribués (y compris Dalo), tous bailleurs et contingents confondus, le sont à des Nanterriens.
Ces attributions se font majoritairement dans les quartiers de la politique de la ville : Parc Sud, Chemin-de-l’Île, Petit-Nanterre ; souvent refusée par les demandeurs (taux de refus de 60 %). Dans une ville où il se construit beaucoup, on observe que les nouvelles résidences attirent plus que les anciennes ; 70 % des demandeurs souhaitent être logés là où nous n’avons que 30 % des logements.
Notre ville compte plus de 6 000 demandeurs et le temps d’attente s’allonge en dépit du millier de logements sociaux construits durant le mandat. Il varie autour de quatre ans, alors qu’il approche les sept à dix ans dans les villes qui nous entourent et Paris.
Ce n’est ni le maire, ni l’adjoint à l’habitat, ni la présidente de l’office qui attribue les logements. Ce sont les commissions d’attribution des différents bailleurs qui examinent les dossiers présentés et qui décident souverainement. Certes, les élus y participent mais au même titre que les représentants de l‘État, des différents orga- nismes (CAF, Action logement, représentants des amicales de locataires, personnalités) et des représentants des bailleurs.
Demain, l’anonymisation des dossiers pourra donner le sentiment d’une plus grande équité et rassurer les demandeurs même si, d’ores et déjà, tout se fait avec la plus grande rigueur dans les priorités de présentation aux commissions et dans l’examen des dossiers.
Quant à la question des discriminations, il n’est qu’à prendre connaissance des logements attribués à Nanterre par quartier pour se rendre compte que c’est un faux procès pour ce qui nous concerne.
Il y a une idée simple que tout le monde peut comprendre : le nombre des demandeurs augmente en Île-de-France et la construction ne suit pas. Ainsi la pression augmente sur les villes qui disposent d’un parc social important. La crise du logement social est donc durablement devant nous.
Au printemps prochain, une ou un nouveau maire adjoint à l’habitat prendra ses fonctions, une ou un président de l’office sera nommé. Tous nos vœux les accompagnent pour la rude tâche qu’ils auront à conduire.