Lorsque ces lignes paraîtront nous serons à quelques jours du printemps. C’est une saison qui symbolise l’espoir d’un renouveau que porte la nature : les plantes ont des bourgeons, les feuilles repoussent, on va vers les beaux jours.
En mars nous aurons aussi une élection municipale qui, comme la nature, sera le temps du renouveau. Elle aura été l’occasion de concurrence entre les listes, de débats parfois vifs, de critiques sur le bilan du mandat ou sur le contenu des programmes, d’une confrontation avec l’opinion publique.
Cet exercice de la démocratie suppose de respecter les règles parfois exigeantes et difficiles du débat républicain : critiquer les idées plutôt que les personnes, proposer des alternatives claires aux choix des électeurs. C’est aussi l’occasion d’essayer de convaincre ceux qui ne souhaitent pas participer au scrutin parce qu’ils n’en voient pas l’utilité ou rejettent dans leur ensemble les élus locaux. L’échelon municipal est pourtant celui qui est le plus accessible à la participation citoyenne, par son impact sur la vie quotidienne, la proximité dans les quartiers, entre les élus et les habitants.
Cette chance laissée à la démocratie est un héritage très ancien de notre histoire. Dès le Moyen Âge, les villes commençaient à s’affranchir de la tutelle des féodaux en conquérant des libertés, certaines villes ont gardé dans leurs noms de Ville Franche, le souvenir de cette époque.
Tous les sondages montrent l’attachement majoritaire des Français à leur commune.
La loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) de 2015 qui vise notamment à renforcer les compétences des régions et des établissements publics de coopération intercommunale et la création des territoires dans le cadre du Grand Paris portent le danger d’un dessaisissement des compétences des communes au profit d’entités nouvelles, comme celle du territoire de Paris Ouest La Défense auquel Nanterre est rattachée. Ces nouvelles entités, si elles permettent une coopération intercommunale, sont à considérer avec précaution car elles font courir le risque d’un éloignement des citoyens de leur rôle de contrôle et de participation à l’échelon communal.
La simplification du millefeuille administratif, de l’empilement des territoires communaux, départementaux, régionaux et de ces instances nouvelles reste une exigence pour en maîtriser les coûts, l’efficacité dans la gestion, la transparence vis-à-vis des citoyens et leur implication. Il est tout à fait souhaitable qu’après l’élection municipale un débat s’ouvre pour reconsidérer les équilibres à trouver entre la nécessaire autonomie des communes et le souci d’organiser leur coopération.
L’échelon municipal est la première pierre de l’édifice républicain, il s’appuie sur une longue tradition de conquête et de défense des libertés. Il est source d’affrontement des idées mais aussi de rassemblement pour faire valoir l’intérêt des habitants d’une même ville. Il est l’occasion de donner un contenu aux principes républicains de liberté, d’égalité et de fraternité.
Faisons en sorte qu’à Nanterre le printemps soit celui de la République.