« Nous ne pouvons plus nous taire ! Il est temps d’agir collectivement et de prendre conscience que briser le silence, c’est aussi servir le sport. » Voilà, comment débute la tribune publiée dans Le Parisien du 5 février, signée par plusieurs athlètes français pour dénoncer les dernières révélations d’agressions sexuelles subies par plusieurs jeunes sportifs. En signant cette tribune, ces athlètes font le choix de ne plus se taire ! Ils se sentent, à tort ou à raison, responsables d’avoir, par leur réussite, créé des vocations qui ont incité ces jeunes à pousser la porte d’un club. Après avoir entendu des rumeurs, eu des doutes et être restés sans réactions, aujourd’hui ils ont décidé de prendre leurs responsabilités en s’exprimant publiquement.
C’est Sarah Abitbol, multi médaillée du patinage artistique en couple, qui a joué le rôle de « lanceuse d’alerte ». En accusant dans un livre son ancien entraîneur de l’avoir violée durant deux ans alors qu’elle n’était âgée que de 15 ans. Sortie du silence après des années de souffrance, elle plonge le sport de glace dans la tourmente qui, à son tour, va connaître une déferlante d’aveux.
Après le mouvement #MeToo et l’affaire de la pédophilie dans l’Église catholique qui a fait depuis des années de trop nombreuses victimes, combien de temps faudra-t-il encore pour que la parole se libère et que la honte change définitivement de camp ? Ce ne sont pas moins de 165 000 enfants qui sont victimes de violences sexuelles chaque année. Fort heureusement, des voix s’élèvent et s’insurgent. C’est ainsi que dans leur tribune, les sportifs de haut niveau demandent la création d’une cellule d’écoute des victimes. Ils proposent également que les casiers et antécédents judiciaires des bénévoles, des entraîneurs, des dirigeants de clubs soient systématiquement contrôlés. Ils préconisent que ces contrôles s’effectuent en dehors des fédérations afin de garantir toute neutralité et toute indépendance.
En 2018, la loi contre les violences sexistes et sexuelles avait été vivement critiquée par les associations de protection de l’enfance. En effet, contrairement aux promesses du Gouvernement, ce texte n’avait pas établi un seuil de non-consentement à un acte sexuel pour les mineurs de moins de 15 ans. À la lumière de ces nouveaux scandales, un groupe de sénateurs sous la houlette de Laurence Rossignol, ancienne ministre socialiste de la Famille et auteure du premier plan de lutte contre les violences faites aux enfants, remonte au créneau afin de faire inscrire dans la loi la création d’un crime de violence sexuelle sur enfant. Il est urgent d’avancer sur cette proposition.
Enfin, en cette fin de mandat, je veux au nom du groupe Socialiste et Divers Gauche vous exprimer notre satisfaction de vous avoir servis durant ces six dernières années. Nous tenons également à remercier tous nos camarades qui se sont investis tout au long mandat et nous souhaitons une bonne continuation aux sortants.