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Groupe Nanterre pour toutes et tous

Urgences pour l’hôpital public

Depuis le début de la crise sanitaire, l’hôpital de Nanterre est sur tous les fronts. Il a été le premier établissement à organiser le confinement des personnes sans-abri, à ouvrir un hébergement pour les plus précaires, et à mettre en place une unité Covid pour les malades psychiatriques. Le 11 janvier dernier, c’est l’hôpital de Nanterre que l’État a désigné pour être le centre de vaccination des personnels soignants du nord du département. Et depuis le 18 janvier, ce sont les 75 ans et plus qui s’y rendent pour recevoir la première dose de vaccin contre le Covid.
Quelle reconnaissance ! Quand on pense qu’il y a à peine quelques années, face à nos nombreuses mobilisations, ce même État nous expliquait que cet hôpital n’avait pas d’avenir, et qu’il était préférable de le fermer. Même si cette hypothèse est aujourd’hui écartée, nous apprenons que le ministère de la Santé maintient son projet de suppression d’une centaine de postes en 2021. C’est aussi incompréhensible qu’inacceptable !
Le cas de Nanterre n’est pas isolé. L’épidémie a révélé à la France entière l’état catastrophique dans lequel se trouve notre système hospitalier en raison des décisions prises sous plusieurs gouvernements de supprimer des milliers de lits et de postes. Rappelons-nous que quelques semaines avant le déclenchement de la crise, pas moins de 1 000 médecins hospitaliers menaçaient de démissionner de leurs fonctions administratives si le gouvernement n’ouvrait pas des négociations sur les salaires des personnels et les moyens des établissements.
La brutalité du Covid a mis en lumière cette situation de délabrement qui dure depuis trop longtemps. Mais elle n’en n’est pas la cause. Canicule, pics d’épidémie grippale, grève des urgences : les signaux d’alarme se sont multipliés sans que les gouvernements prennent les bonnes décisions. Et près d’un an après le déclenchement de la crise, les personnels hospitaliers font le même constat : rien n’a changé, la situation est toujours aussi tendue, et la moindre poussée épidémique peut tout faire basculer.
Certes, les personnels ont obtenu 183 euros d’augmentation mensuelle, bien loin des 600 euros demandés par la communauté médicale. Et surtout, le gouvernement n’a pas voulu s’engager sur des décisions qui marqueraient réellement un changement total de doctrine : plus aucune suppression de poste et de lit, recrutement de plusieurs milliers de personnels, revalorisation des métiers et des formations pour redonner à ces beaux métiers toute leur attractivité.
C’est ce combat que nous menons à notre niveau au côté de l’hôpital de Nanterre. Un combat juste, un combat d’avenir.

Nadine Ali et Éric Solas