Alors que nous nous apprêtons à célébrer le Nouvel An chinois et l’avènement de l’année du buffle dans un contexte traumatisant tant socialement que pour l’état de notre planète, il convient de rappeler que le mot crise est en chinois constitué de l’idéogramme représentant le « danger » mais également de celui incarnant « l’opportunité ». Partant de ce constat, notre objectif doit être de tirer les enseignements de cette crise pour réinventer la société et la rendre plus juste, plus écologique, plus égalitaire, plus résiliente. La prévention et l’anticipation doivent primer sur la réaction et le curatif.
Sur le plan climatique, l’urgence est patente, l’année 2020 a été l’année la plus chaude enregistrée en France depuis 1900 avec une valeur moyenne sur l’ensemble du pays atteignant 14°C. Dans le même temps, suite aux mesures d’arrêt de notre économie, nous avons pu observer une baisse de 7 % des émissions de gaz à effets de serre au niveau mondial, ce qui constitue un record. Cette baisse nous permet pour la première fois de nous placer sur une trajectoire nous permettant de respecter les accords de la COP 21 et d’atteindre la neutralité carbone. Le défi majeur dans ce contexte est celui de la résilience. En effet, cette baisse devrait être renouvelée tous les ans pour atteindre les objectifs de la COP 21. Il va donc falloir faire preuve d’innovations et de remises en question pour maintenir cette baisse sans avoir recours à un arrêt total de l’économie. Plus tôt ces efforts seront faits, plus facile et acceptable sera la transition. Trop de retard a déjà été pris, les conséquences du réchauffement climatique étant connues depuis les années 1980. Lorsque notre quotidien ne sera plus soumis aux aléas de la circulation de la Covid-19, nous devrons amplifier ces performances tout en stimulant les initiatives spontanées et la liberté de création de chacun(e).
Ces démarches ne seront légitimes et acceptées par toutes et tous qu’à la condition qu’elles tirent toutes les conséquences de l’impact de la crise sanitaire sur les populations les plus vulnérables. Les ateliers menés pour conduire à l’analyse des besoins sociaux du centre communal d’action sociale de la ville de Nanterre ont eu pour objet de dresser un tableau de ces conséquences. Dans l’attente du retour détaillé de ces ateliers, il ressort que la co-construction avec les usagers doit être le fil conducteur au cœur de toute initiative et qu’à une politique de guichet doit se substituer une politique de « l’aller-vers » pour les usagers les plus isolés. Le renforcement des solidarités intergénérationnelles doit également constituer un levier majeur du renouveau des pratiques. Au sein de P’arc en ciel et de l’espace seniors, nous sommes pionniers dans l’expérimentation de ces pratiques qu’il convient de développer et d’essaimer. Toutefois, pour que ces actions aient une véritable portée, il est indispensable que nos partenaires, à commencer par le département des Hauts-de-Seine, prennent enfin la pleine mesure de leurs responsabilités et ne se contentent pas d’un engagement purement formel, simplement destiné à satisfaire des exigences réglementaires et à masquer une absence de volontarisme. La commune, qui constitue un point d’appui permanent, souhaite partager son expertise et créer de nouvelles synergies, mais elle ne peut plus dans le contexte actuel continuer d’être une locomotive de substitution à une autorité défaillante, sans risque d’implosion sociale majeur.
