Les élus du groupe EELV

Groupe EELV, Génération.s, Citoyens

Pour une COP au quotidien et avec tous

À l’évidence, l’issue de la 26e édition de la Conférence des parties (COP 26), qui s’est déroulée au mois de novembre en Écosse et s’est conclue par le Pacte de Glasgow, ne suffira pas en elle-même à répondre à l’enjeu fondamental de stabilisation de la hausse de la température de 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle. En prenant en compte l’ensemble des engagements, on se dirige vers une augmentation située dans une fourchette entre + 2,1 et +2,7 degrés, et encore faudrait-il que les pays tiennent leurs promesses. La France a été justement récemment condamnée parce qu’elle ne faisait pas le nécessaire pour que ses engagements soient respectés et c’est malheureusement le cas de la plupart des pays. En effet, en prenant en compte les nouveaux objectifs climatiques, nous restons sur une trajectoire d’une hausse mondiale de 14 % de gaz à effet de serre d’ici à 2030 alors qu’il faudrait être sur une trajectoire de baisse de 45 % pour stabiliser le climat. Nous sommes donc loin du compte. Pour autant, les négociateurs des États ont réussi à s’accorder sur un texte commun, bien qu’insuffisant, en dépit des divergences manifestes en particulier de la Chine et des États-Unis. Ainsi, s’il eût été préférable que le texte évoque sans ambiguïté une sortie des énergies fossiles, et pas simplement une accélération de leur diminution, nous relevons que, pour la première fois, cette source majeure du dérèglement climatique est explicitement visée dans le texte final d’une COP. Également, l’affirmation d’un principe d’interdiction des subventions à l’exportation des énergies fossiles, auquel la France s’est ralliée bien tardivement, sous la pression médiatique, constitue une avancée. Aussi, nous prenons acte de l’engagement de 100 pays pour une interdiction de la déforestation et le déblocage de 16,5 milliards d’euros pour restaurer les terres dégradées. Enfin, la baisse programmée d’ici à 2030 de 30 % de l’utilisation du méthane, dont les effets au kilogramme sur le réchauffement climatique sont vingt-huit fois plus dévastateurs que ceux du CO2, est révélatrice d’une réelle prise de conscience qu’il s’agira de mettre en œuvre. Dans cet accord, au-delà de son ambition limitée, le point noir le plus inquiétant demeure l’aveuglement volontaire des pays occidentaux sur leurs responsabilités pour les pertes et dommages avérés des pays émergents liés aux effets actuels du changement climatique. Ce déni conduit des puissances telle que la France à se contenter de reprendre un engagement de solidarité déjà énoncé par le passé, et jamais rendu effectif, limité à 100 milliards d’euros annuels.
Mais le manquement essentiel réside dans l’illusion que la poursuite d’un rythme de COP annuel, s’appuyant sur les États, peut suffire à impulser les changements requis et à contraindre les acteurs récalcitrants, parmi lesquels la France, à se conformer réellement à leurs engagements. L’urgence climatique exige la mise en place d’un suivi et d’une instance permanente pour tous les acteurs et décideurs impliqués sur le front du climat. Les citoyens, les communes telles que Nanterre, déjà dotée du conseil citoyen de la transition écologique (CCTE), les intercommunalités telles que Paris Ouest La Défense ou la métropole du Grand Paris méritent d’être placées au cœur de cette instance. Ainsi structurée, ses recommandations pourraient être rendues effectives sans perte de temps, contrairement à celles de la Convention citoyenne pour le climat. Cette association hybride d’acteurs du changement doit permettre :
– de mieux identifier localement les sources plurielles à l’origine du réchauffement climatique ;
– d’élaborer des réponses appropriables par les habitants et dûment financées ;
– de s’adapter à la nouvelle donne climatique.

Pendant ce temps-là, le réchauffement climatique devient de plus en plus perceptible, notamment à Nanterre, comme le faisait remarquer un jardinier de la ville : « Il y a un assèchement des sols qui est incroyable. Les feuilles dans les arbres restent plus longtemps, la période des feuilles à ramasser dure deux mois et demi. Les floraisons sont décalées : le forsythia ne sortait qu’à la mi-mars, maintenant les départs de floraison partent à la mi-février. Les plantes adventices (prêle, mourron, chiendent, liseron, etc.) poussent même en hiver. »

Débattre et se débattre constitue une étape utile ; combattre au quotidien avec tous et des outils adaptés est désormais indispensable.

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