Le maire se félicite régulièrement de ses actions en matière de logement social. À y regarder de plus près, sa politique de logement social est un triple échec.
D’abord parce que le résultat de cette politique a été de cultiver un entre-soi désastreux entre populations défavorisées et de ne pas rechercher une vraie mixité sociale. Cet entre-soi crée de fait une mixité de façade, parce que si Nanterre en moyenne présente un taux de mixité intéressant, les Nanterriens plus aisés et ceux en difficulté ne se mélangent pas : chacun restant dans son quartier. Cette mixité de façade aggrave les inégalités, enfermant beaucoup de Nanterriens dans la pauvreté. La ville de Nanterre n’apporte pas la qualité de services publics requis : propreté des rues, sécurité, prise en charge des jeunes, pénurie de médecins dans les quartiers prioritaires, politique volontariste d’éducation pour lutter contre l’échec scolaire. Nanterre est par exemple sur ce dernier point dans les 10 % des villes les plus préoccupantes d’Île-de-France. Ces conditions font que Nanterre n’arrive pas à remplir tous les logements sociaux existants, puisque ceux qui ont le choix préfèrent souvent ne pas y habiter.
Échec ensuite sur le plan environnemental. Malgré l’action volontariste du gouvernement pour imposer des normes environnementales minimales pour louer tous les logements en France, les bailleurs sociaux de Nanterre n’ont pas annoncé un quelconque plan de remise aux normes environnementales de leurs parcs à Nanterre. Pourtant, les échéances importantes de 2025 et de 2029 sont déjà à prévoir dès aujourd’hui.
Échec enfin d’engagement de l’argent public. Malgré un budget considérable, la ville de Nanterre fait le choix de dépendre à plus 80 % des financements de l’État et de ses agences, sans qui il ne pourrait pas disposer d’un tel parc. En jouant sur une opposition avec les collectivités voisines, la région, le département, et l’État, le maire se prive d’une mutualisation qui pourrait vraiment changer la donne et recréer une véritable mixité sociale.
Dès lors, l’autosatisfaction de la mairie en matière de logement social contraste avec le mécontentement profond de la majorité des habitants du parc social. La promotion par le maire du logement social, qu’il affiche comme une priorité pour l’égalité des chances, se transforme depuis trop longtemps en un affichage destiné à fidéliser sa clientèle politique. Ces manœuvres, loin d’assurer l’égalité des chances à Nanterre, la détruisent depuis longtemps.
