L’agression dont a été victime la communauté chrétienne des Fontenelles, lors de sa procession le 8 décembre dernier, par des individus les menaçant au nom de l’Islam est inadmissible. Elle constitue un précédent très grave qui montre que le vivre ensemble s’effrite à Nanterre.
Le vivre ensemble et la diversité de Nanterre constituent pourtant l’un des atouts de Nanterre. Les Nanterriens cohabitent pourtant depuis plusieurs générations avec leurs identités propres, leur diversité culturelle et sociale, leurs histoires. Cette diversité attire et participe à ce que de nouveaux habitants s’y installent et fait partie de l’identité de notre ville.
Cet acte vient nous rappeler que le vivre ensemble n’est pas acquis et qu’il se dégrade ces dernières années. Le dialogue entre les différentes communautés est rendu plus difficile par la concentration, par quartier, de populations différentes. L’expression d’un droit proclamé de chacun à la différence a été renforcée par une politique de logement par ghetto que la majorité municipale a laissée s’installer. Celle-ci a longtemps permis le regroupement des populations notamment dans les logements sociaux en fonction de leur appartenance culturelle. Le choix délibéré de garder jusqu’à 70 % de logements sociaux à Nanterre a fini par concentrer les difficultés dans les mêmes quartiers, qui peuvent atteindre plus de 90 % de logements sociaux.
À ces éléments s’ajoute le fait que les jeunes générations n’ont pas vécu l’histoire de Nanterre ou la connaissent moins. Enfermés dans leur environnement immédiat et notamment leurs quartiers, leurs certitudes, leur absence de projection positive dans l’avenir. Ils sont devenus plus intransigeants sur leur particularisme et certainement moins enclins à rallier des valeurs communes qui faciliteraient le vivre ensemble.
La solution serait de se lancer dans une vraie politique de mixité dans l’ensemble des quartiers de Nanterre, d’y soutenir l’Éducation nationale pour assurer une vraie égalité des chances et de cesser de considérer que la ville de Nanterre peut vivre en opposition avec les communes voisines, le département, la région, l’État. Ce serait d’utiliser l’immense budget de la ville pour favoriser l’éducation, l’insertion professionnelle, la formation et une politique de logement qui facilite le vivre ensemble. Une volonté délibérée d’ouverture des uns vers les autres pourrait accompagner un récit d’appartenance commun qui, sans nier les identités, replacerait chacun au sein de la communauté nationale. Ce serait, en somme, de faire une vraie politique de Nanterre pour tous, et non une politique de Nanterre pour soi.
C’est l’un des souhaits que nous pouvons formuler pour 2022. Nous vous souhaitons une belle et heureuse nouvelle année.