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Quelques pistes pour une alimentation saine et accessible pour tous

Dans un contexte de retour préoccupant de l’inflation et de précarisation des Nanterrien·ne·s les plus vulnérables, nous devons sans attendre expérimenter et développer des modes de distribution alimentaire alternatifs. Ce sont en effet près de 7 500 foyers nanterriens sur 35 000 qui vivent avec moins de 570 euros/mois. Sont concernés principalement des étudiants, des familles monoparentales, des sans-emploi, des seniors, mais aussi des professions libérales sujettes aux aléas de la vie et rarement protégées à la hauteur de leur implication.
Afin de faire face aux situations les plus critiques, les services du centre communal d’action sociale (CCAS) de Nanterre se sont fixé comme priorité de mieux coordonner l’aide alimentaire assurée par les associations nanterriennes. C’est une démarche indispensable, mais insuffisante pour garantir un accès à une nourriture saine et surtout une appropriation par leurs bénéficiaires. En effet, le plus souvent, on observe que les personnes en situation de précarité n’osent pas faire valoir leur droit de bénéficier de l’aide alimentaire à laquelle ils peuvent prétendre.
Au regard de ces blocages, nous avons été marqués par les expérimentations d’une esquisse de sécurité sociale de l’alimentation dans la Drôme, sur le marché de l’ancien lavoir de Dieulefit, caractérisée par la fixation de trois seuils de prix différents – prix coûtant du maraîcher, prix solidaire à + 125 % et prix accessible à 65 % – en fonction des ressources des clients. Les maraîchers impliqués, pratiquant tous une agriculture bio, sont parvenus après quatre mois de pratique à atteindre un équilibre financier tout en rendant effectif le droit à une alimentation durable pour tous.
Comment généraliser ce système dans un environnement urbain ? L’idée est de créer « une carte Vitale » de l’alimentation donnant accès à des produits conventionnés de base, tels que le pain, des fruits ou des légumes. Cette démarche de socialisation de l’alimentation serait associée à une socialisation de l’outil de production qui n’appartiendrait plus en propre à l’agriculteur et, de ce fait, le soulagerait d’investissements lourds attachés à la propriété.
Dans l’attente de la généralisation de ces mécanismes alternatifs, nous devrons continuer d’œuvrer pour exploiter utilement les obligations et incitations au conventionnement des invendus avec des associations et des start-up. A minima, notre rôle est de contribuer à ce que toutes et tous aient accès en temps réel à ces canaux de distribution. La constitution d’une carte interactive des stocks visibles par tous nous semble être un outil adapté, même si la fracture numérique implique de réfléchir à sa formalisation concrète.
Dans cette dynamique d’action, nous gagnons à poursuivre et intensifier le partenariat avec les étudiants du master Nourad (nouvelles ruralités, agricultures et développement local) de l’université Paris-Nanterre, étape clé en vue de l’élaboration d’un plan alimentaire territorial (PAT) et de la mise en place d’idées novatrices.
Mais, aussi pertinents qu’ils soient, ces outils techniques ciblés demeureront une goutte d’eau dans un océan acidifié s’ils ne sont pas associés à un questionnement de fond sur nos besoins essentiels, bien à l’écart des diktats hyper consuméristes des marques, particulièrement ravageurs pour le pouvoir d’achat des populations les moins privilégiées. Un changement de paradigme culturel reste à inventer.

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