Adam Oubuih et Barbara Feaugas

Groupe Nous sommes Nanterre

L’inaction du maire contre l’insécurité rend chaque jour le défi plus difficile

À l’heure où nous rédigeons cette tribune, nous sortons d’un des moments clés de notre démocratie et Nanterre y a répondu en votant massivement pour le candidat incarnant le front républicain : Emmanuel Macron.

Nous avons assisté durant toute cette campagne, et probablement jusqu’aux législatives, au spectacle des alliances, ralliements, luttes politiques et personnelles. Beaucoup de Nanterriens déplorent cette image d’une politique perçue comme purement partisane. Pourtant, et la situation à Nanterre nous le rappelle tous les ans, le rôle d’élu de la République est avant tout un engagement personnel. Ces élus engagent une énorme partie de leur temps, de leur énergie, et sacrifient leur vie personnelle pour participer à construire et défendre la vie de la cité.

C’est bien l’hommage à l’engagement des élus, qui reste sens général que nous avons encore observé en mars dernier à Nanterre, lors de la commémoration de la tuerie de 2002. C’est malheureusement à l’occasion d’un évènement comme celui-ci, toujours très bien organisé par la ville, que nous nous rappelons que la démocratie est fragile. La mairie de Nanterre sait donc bien nous offrir des instants où la politique retrouve son sens premier. Pourtant, dès ce moment passé, nous revoyons rapidement resurgir les dérives inverses, de lâches attaques et diffamations sur les réseaux sociaux, des agressions verbales et physiques sur des élus de plus en plus nombreuses. Nanterre n’est pas préservée de cela. C’est au maire, de veiller à ce que l’ambiance politique reste noble à Nanterre et permette un fonctionnement démocratique souhaité par la majorité des Nanterriens il nous semble. Cela suppose d’abord de l’honnêteté intellectuelle de sa part.

Par exemple d’enfin assumer que la ville de Nanterre est l’une des villes les plus riches de France. Ses recettes réelles de fonctionnement nettes par habitant s’élèvent à 3 708 euros (Neuilly-sur-Seine est à 1 415 euros). Elle dispose en plus d’un potentiel de développement, donc de richesse, considérable. Enfin, Nanterre est largement financée par les recettes fiscales nationales et métropolitaines : les dotations reçues de l’État y sont trois fois supérieures à celles perçues par exemple par Neuilly (6,3 M€ pour 95 000 habitants contre 2 M€ pour 60 000 habitants, soit deux fois plus par habitant). Depuis 2014, le budget de fonctionnement de notre ville est passé de 200 millions d’euros à 256 millions d’euros (en 2022) et le budget total dépasse 360 millions d’euros – soit 1 million d’euros par jour. Plutôt que de présenter les seules dotations qui baissent et celles qui compensent une compétence qui n’est plus à la charge de la ville, le maire veut nous faire croire que Nanterre s’appauvrit. Le véritable débat serait de savoir, et pour le traduire simplement, « où va la cagnotte » ?

Adam Oubuih et Barbara Feaugas
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