Le 4 avril 2022, les experts du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont publié un troisième rapport qui propose des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de l’objectif fixé par l’Accord de Paris en 2015 de limiter de 1,5°C le réchauffement climatique. Ce rapport fait suite aux diverses conclusions scientifiques publiées en 2021, qui démontraient que le réchauffement climatique accélère, en dépit du développement de nos capacités d’adaptation, toujours insuffisant à ce jour pour lutter contre cette crise mondiale.
Parmi ces mesures, les experts du GIEC préconisent de mettre en place des actions ciblées sur la réduction de la demande énergétique, et notamment sur la rénovation énergétique de l’isolement des bâtiments, le développement soutenu du télétravail, la généralisation des véhicules électriques et des mobilités douces dans les espaces publics, ainsi que la limitation de tous les gaspillages.
En effet, il devient important de repenser le fonctionnement des zones urbaines qui regrouperont d’ici à trente ans plus de 70 % de la population mondiale. Il faudra donc que nos villes soient à la fois compactes et piétonnes, avec un réseau de transport totalement électrifié dans un environnement naturel où prévalent des espaces verts productifs pour une meilleure absorption et stockage du carbone. Tous ces éléments nous montrent donc la nécessité de repenser et de bâtir une véritable écologie pour nos territoires, qui ne peut se soustraire aux questionnements sur notre démocratie et la gestion optimale de nos ressources.
Alors que le cœur du renouveau écologique se situe principalement dans la participation que l’on alloue aux citoyens, un trop large transfert des compétences de nos villes aux regroupements de communes ne saurait permettre de rapprocher ces derniers du centre de décision. Si la coopération entre les collectivités territoriales est nécessaire au bon fonctionnement de nos communes, il faut cependant que nos maires, nos conseillers municipaux et citoyens soient en capacité d’agir en toute indépendance avec des outils permettant une gestion locale et effective des ressources.
Pour ce qui est de Nanterre, le conseil citoyen de la transition écologique doit ainsi devenir un véritable instrument de dialogue et de coconstruction avec les citoyens. Il faut également se refuser à la bétonnisation massive sans cohérence d’ensemble, au profit d’une réelle politique d’aménagement de nos espaces verts et d’un plan cohérent de végétalisation des espaces publics. Des espaces productifs, dans notre ville, qui pourront assurer une consommation locale et saine pour tous, par la création de potagers et de fruitiers, sans y délaisser pour autant les soutiens de la collectivité aux initiatives comme la Ressourcerie ou la Ferme du bonheur.
Une mairie, donc, qui aiderait aux travaux d’économie d’énergie pour la rénovation de nos bâtiments, favoriserait la création de fermes urbaines sur les toits ou les espaces délaissés, porterait la création des permis de végétalisation pour les Nanterriens, généraliserait les solutions d’infiltration naturelle des eaux de pluie et apporterait un soutien continu dans la création de sociétés coopératives d’intérêt collectif promouvant le co-investissement citoyen dans l’installation de panneaux solaires.
Non, l’écologie des territoires n’est pas l’apanage d’un parti politique ou d’une simple idéologie. C’est un impératif et un mouvement citoyen qui nous agrègent tous vers un but commun : vivre mieux dans une ville plus saine, pour nous et nos enfants.