Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle et de la réélection d’Emmanuel Macron à 58,6 % contre 41,4 % pour Marine Le Pen, nous ne pouvons que nous désoler, en tant qu’élus de gauche, de la présence de l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle. D’autant que le nombre de votants pour la droite extrême ne fait qu’augmenter au fil des élections, et nous réjouissons qu’elle ait été mise en échec le 24 avril.
Le soir du premier tour, nous avons appelé les électeurs à se déplacer massivement pour faire barrage à l’extrême droite en utilisant l’autre bulletin disponible, même si pour beaucoup, ce ne fut pas de gaieté de coeur, et après hésitation. Non par accointance idéologique avec un programme opposé à nos valeurs, mais par la nécessité de faire une nouvelle fois barrage à l’extrême droite toujours plus proche d’une victoire finale.
Pour autant, cela ne change rien à ce que nous pensons du quinquennat de Macron, tant dans le milieu hospitalier débordé par la crise de la Covid-19 dont le nombre de lits disponibles a chuté en pleine crise, que sur la baisse du pouvoir d’achat ou la lutte contre la pauvreté. Au total, ce sont 9,2 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Le bilan est là. Et même si celui-ci s’en est défendu, sa politique écologique est restée celle de l’inaction climatique, faisant de la France le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir atteint ses objectifs en termes d’énergies renouvelables en 2020.
C’est contre cette politique libérale que nous continuerons de nous mobiliser. Les réformes annoncées pour ce nouveau quinquennat, telle que la réforme du RSA inscrite dans son programme, consistant à employer des chômeurs à bas coût pour trois fois moins que le Smic horaire. Ou la réforme des re¬traites, dont le recul de l’âge de départ à la retraite, passant de 62 ans à 65 ans, poussera les travailleurs à devoir toujours faire plus, plus longtemps et dans des conditions de pénibilité et de précarité trop souvent ignorées.
Si nous sommes opposés à cette vision libérale du travail, de la santé, de la culture ou de l’éducation, les mobilisations qui seront les nôtres au cours des cinq prochaines années viseront à encourager tout projet en faveur de l’écologie, de la mixité sociale, du logement abordable. Comme cela a toujours été fait à Nanterre.
La seule manière de maintenir la pression sur le gouvernement est de lutter en tant qu’élus de gauche, comme nous l’avons toujours fait à Nanterre. La première mobilisation que nous effectuerons sera, dès juin, de faire entendre la voix des banlieues et des quartiers populaires lors des élections législatives. Avec 45 % de votes obtenus par l’en¬semble de la gauche au premier tour de l’élection présidentielle sur l’ensemble de la circonscription, il est possible d’avoir de nouveau un·e député·e de gauche. Cela passe nécessairement par le rassemblement des forces de gauche et écologistes. La division nous a fait perdre cette bataille en 2017. L’union nous la fera gagner en juin prochain.