L’élection présidentielle a livré son verdict avec la réélection d’Emmanuel Macron, dans un climat particulièrement anxiogène marqué par l’actuelle guerre en Ukraine, les suites de la crise sanitaire, sans oublier la question climatique.
Au terme d’une campagne terne et peu entraînante, nos compatriotes ont, une fois encore, fait le choix de la République et de ses valeurs face à la violence rhétorique, idéologique et physique de l’extrême droite. Nous nous félicitons tout naturellement de ce vote qui ne constitue en aucun cas une approbation et encore moins un soutien au projet d’Emmanuel Macron et de ses partisans. Au contraire, il doit toutes et tous nous interpeller sur l’état de nos institutions et de la santé plus que précaire de notre démocratie, avec en perspective des actions et des réponses concrètes face aux nombreuses inquiétudes de nos compatriotes exprimées depuis des mois, voire des années.
Cet inquiétant constat, nous l’avons fait lors de l’appel à assesseurs pour les premier et second tours de la présidentielle où la faible mobilisation de nos concitoyens a longtemps pesé sur la tenue même du scrutin dans notre commune. Pour rappel, les assesseurs sont des femmes et hommes volontaires qui, par leur présence, garantissent l’ouverture des bureaux de vote et l’organisation des opérations électorales. Cette traduction concrète de la démocratie ne peut et ne doit pas être déconsidérée, même si elle n’est qu’un cas supplémentaire de la désaffection de nos concitoyennes et concitoyens vis-à-vis de la chose publique. À ce titre, je tiens, au nom du groupe socialiste et progressiste, remercier celles et ceux qui, les 10 et 24 avril derniers, ont consacré de leur temps à la République. Gageons que cet engagement soit de nouveau au rendez-vous, voire amplifié lors des élections législatives des 12 et 19 juin prochains.
Les résultats de l’élection présidentielle doivent également nous interroger sur l’état de la gauche et de l’écologie politique dans notre pays. Nous le disons avec gravité et franchise : nous, socialistes, ne pourrons faire l’économie d’un examen de conscience sur l’échec des forces progressistes lors de ce scrutin, comme le rappelle, par ailleurs, le score historiquement bas de notre candidate, celui du représentant du Parti communiste, du chef de file des écologistes mais aussi la performance du candidat de la France insoumise, arrivé très largement en tête à Nanterre avec 47 % des voix, bien au-dessus de son score national (22 %). Divisée et restant sourde aux nombreux appels à l’union, la gauche ne peut, en toute logique, qu’être spectatrice de sa propre déroute, créant elle-même les conditions de sa défaite.
Cette situation est d’autant plus incompréhensible que lorsqu’elle choisit résolument et avec force le rassemblement, elle est purement et simplement plébiscitée par nos concitoyennes et citoyens. Les précédentes élections intermédiaires – en particulier à Nanterre – le prouvent et c’est cette stratégie qui permet à la gauche rassemblée d’agir de façon concrète et pérenne aussi bien sur le plan municipal que départemental. C’est cette stratégie qui permet à notre ville de conserver son esprit avant-gardiste et militant, élément de notre identité. Une identité que nous souhaitons voir de nouveau affirmée à l’Assemblée nationale, après cinq années perdues auprès de la candidate sortante LREM. Les élus socialistes y prendront toute leur part, fidèles à leurs engagements, aux succès bâtis collectivement dans le cadre du programme municipal et à l’idée que nous nous faisons du rassemblement de la gauche, un rassemblement nécessaire et indispensable au pays.