À juste titre, nos yeux sont rivés sur le scrutin législatif des 12 et 19 juin prochains. Après un second tour de l’élection présidentielle marqué par l’exigence de protection d’un socle de valeurs humanistes, il s’agira de trancher pour un projet de gouvernement pour le quinquennat. Si le texte de la Constitution laisse libre le président de la République de choisir son Premier ministre, dans les faits il doit tenir compte du rapport de force né des élections législatives et choisir un chef de gouvernement en mesure d’obtenir l’approbation de la majorité des parlementaires. En cas de divergences d’orientations entre le Président et son gouvernement, l’article 20 de la Constitution au terme duquel « le gouvernement conduit et détermine la politique de la nation » s’applique pleinement. Dans ce contexte, il est important de rappeler aux Nanterrien·ne·s, l’enjeu d’une participation forte avec une potentielle rupture par rapport aux résultats issus du scrutin du 24 avril, se traduisant par une cohabitation comme en 1988 et 1997.
Souvent éloignés des institutions électives, un nombre croissant de jeunes s’inscrivent justement dans une logique de questionnement de leurs parcours qui les conduit à envisager une rupture nette avec le chemin de vie auquel ils étaient prédestinés. Lors de leur remise de diplôme de fin d’étude, un collectif d’étudiants de l’école d’ingénieurs AgroParisTech, spécialisée dans le domaine du vivant, a lancé un appel à la désertion face à une formation qui les pousse à participer aux ravages sociaux et écologiques. Étant financièrement en mesure de refuser des emplois nuisibles pour le vivant et renforçant l’asservissement des agriculteurs, ils ont choisi de s’investir durablement dans des collectifs de défense du vivant et de se former à des métiers manuels. À leur niveau et à la lumière des rapports du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), ils attestent de la faisabilité d’une rupture, également suivie par des étudiants de l’École normale supérieure, de Centrale Nantes et d’universités. Sur ce sujet, nous vous recommandons le film documentaire Ruptures en libre accès sur internet (https://www.ruptures-le-film.fr/)
Cette rupture peut également intervenir grâce à l’action quotidienne des collectivités pour faciliter la transition écologique. En témoigne le succès de la 11e édition du festival Écozone dédié à l’écologie et au féminisme. Grâce aux échanges avec plus de 120 exposants engagés dans une démarche de sobriété et aux projections/débats, tels que Ni les femmes ni la Terre, mettant l’accent sur le fait qu’il n’y a pas de territoire à conquérir, mais des vulnérabilités à protéger et des espaces d’expression à créer. Dans cette démarche de création, le succès des projets de la bourse de la transition écologique, allant de la végétalisation à l’amélioration de la gestion des déchets, constitue une forme de rupture. Il en est de même des projets que les Nanterrien·ne·s peuvent déposer jusqu’au 30 juin dans le cadre du budget participatif. À chacun·e, désormais, de se positionner et de s’impliquer sereinement face aux urgences écologiques et sociales, avec comme première étape incontournable d’aller voter les 12 et 19 juin prochains !