Nanterre vit dans un dilemme permanent. Nous entendons partout que les habitants aiment leur ville, son attractivité géographique, son attractivité locative à deux pas de La Défense. Que les associations sportives, culturelles et militantes y sont à la fois nombreuses et accessibles. Cette perception est pourtant en décalage lorsque l’on regarde de près les conditions réelles de vie, de logement, d’emploi, de sécurité, de réussite scolaire.
Nanterre n’arrive pas à décoller de sa position plus que médiocre en matière de réussite scolaire pour ses jeunes habitants. Selon Patrick Jarry, ce serait « la faute de l’État » qui ne mettrait pas « les moyens ». Il est pourtant difficile de demander des aides sans admettre que la situation est en réalité préoccupante voire urgente après déjà dix-huit années de mandat : ce serait admettre un échec de sa propre politique locale. Pire encore, quand l’on sait que les politiques de logement, et de concentration de populations en difficulté, sont déterminantes pour permettre la réussite éducative, alors le constat devient accablant.
Dans le domaine du logement, Patrick Jarry nous dit que Nanterre « résiste » et serait une terre d’asile pour les populations en difficulté, voire très en difficulté. La qualité de notre offre de logements est-elle aussi enviable que cela ? Ne devrait-on pas remettre en cause la pertinence de la politique locale si on regarde de plus près le quotidien de tous nos habitants. Idem, ce serait encore l’État qui devrait s’occuper de restaurer le bien vivre, sans que les autorités locales ne prennent leurs responsabilités ?
Le maire s’entête à conserver un taux moyen de logements sociaux très largement supérieur au taux moyen demandé par la société. Créant des ghettos de facto, générant une quantité trop importante de logements vides, boudés par les familles qui refusent la vie qui leur est proposée à côté. Cette politique ne permet-elle pas aussi aux villes voisines du département de se défausser de leurs propres responsabilités sur Nanterre ?
Nanterre n’arrive pas à se doter d’une police municipale. L’ambiance qui y règne permet visiblement de s’en passer. Faudrait-il encore admettre un échec de la politique locale, si on observe l’ensemble des incivilités, des manques de respect du vivre-ensemble, des non-respects des règles élémentaires de circulation.
Certainement oui, car il est difficile d’admettre que la persistance des zones de non-droit démontre que la politique locale fait fausse route. On veut encore nous laisser croire que c’est à la Police nationale de régler tous les différends locaux.
Nous pensons que nous avons déjà dépassé le seuil de ce qui est acceptable depuis de nombreuses années. Nous pensons qu’il faut changer de politique locale. La stratégie actuelle, basée sur l’entretien d’un fonds de commerce électoral sous couvert d’une paix sociale artificiellement affichée comme maintenue, a vécu.
M. le maire, pourquoi continuer de faire avancer notre ville vers l’échec et la trappe à pauvreté. Pourquoi faire croire à nos enfants qu’ils pourront encore profiter du système, comme leurs ainés ont réussi à le faire ? Mais là encore, peut-être que finalement l’État est-il encore responsable de vos échecs ?