Christophe Ribault

Groupe Nanterre Ensemble

Nanterre, une ville du bon vivre ?

Après la journée du 12 octobre dernier et les multiples protestations lycéennes qui ont eu lieu sur le territoire nanterrien dans un climat comportant davantage de violence que de dialogue, il devient aujourd’hui de plus en plus difficile d’apercevoir dans nos rues une quelconque forme de sérénité à Nanterre.

Nous avons exprimé notre position vis-à-vis de ces événements sur les réseaux sociaux, nous tenions à la fois à réaffirmer notre compréhension de la colère des élèves du Lycée Joliot-Curie portant sur la suppression de l’aide aux devoirs, mais aussi pour dénoncer le blocage de ce même établissement public (et de bien d’autres) par un petit groupe d’élèves militant pour le port de vêtements religieux ostentatoires au sein de nos écoles. Une seconde revendication portée par des agitateurs prosélytes aux intentions malveillantes pour la jeunesse et l’école de la République, et qui, sous tout point de vue, s’oppose au principe même de la laïcité.

En possession de ces faits, il nous a été in¬tolérable de voir certains élus de Nanterre venir défendre le combat de ces enfants, en légitimant même quelquefois, et par mégarde, l’ensemble des violences commises pour leur cause. En tant que garants des institutions et de l’ordre, ces derniers n’ont pas su respecter les valeurs qui fondent la concorde républicaine. Nous condamnons fermement l’ensemble de ces comportements irresponsables.

Ceci exprimé, il convient donc aux élus de Nanterre de s’interroger sur le Bien Vivre Ensemble, c’est-à-dire, et comme nous ne cessons de le répéter, notre capacité à favoriser l’inclusion et le sentiment de sécurité permettant aux Nanterriens de pouvoir se retrouver autour d’un socle commun de développement. Si nous avons souvent évoqué la laïcité comme étant un élément constitutif de ce vivre-ensemble, nous pensons égale¬ment que le bon vivre d’une ville participe à cette équation républicaine. Mais que dire du bon vivre à Nanterre ?

En ce qui concerne l’insécurité et la délinquance, les chiffres ne cessent de démontrer que notre ville s’enferme dans un climat des plus nauséabonds. Sur la seule année 2021, les forces de police et de gendarme¬rie avaient enregistré 3 707 crimes, délits et actes de délinquance contre 3 258 en 2020. D’autres chiffres comparatifs entre l’année 2020, 2021 et 2022 viennent éclairer cette aggravation : les vols de véhicule ont augmenté de 48 %, les cambriolages de 33,5 %, le nombre de victimes de coups et de blessures volontaires de 19,9 %, les violences sexuelles de 10,9 %. Bien que l’impulsion d’une véritable politique de sécurité soit arrivée avec du retard, nous espérons que le recrutement de 25 policiers municipaux et d’agents de surveillance de la voie publique d’ici à l’année 2026, dans le cadre de la nouvelle stratégie définie par le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, saura répondre à cette hausse incessante de l’insécurité.

Pour ce qui est de l’accès aux soins, nous restons à Nanterre encore en deçà de la moyenne nationale. Avec une moyenne d’un médecin pour 1 902 habitants à Nanterre contre un pour 1 063 habitants en France, force est de constater que la politique de santé de notre ville ne parvient pas à répondre aux demandes de sa population, malgré des actions en devenir, comme la construction d’un nouveau centre de santé dans le square Lebon visant à remplacer le centre Maurice-Thorez en raison d’une capacité d’accueil insuffisante. Cependant, nous pensons qu’il est possible d’agir plus efficacement pour lutter contre les déserts médicaux en proposant une aide à l’installation plus efficiente pour les jeunes professionnels médicaux et paramédicaux, ou encore, en développant une offre de soins spécialisés dans les quartiers trop durablement touchés. Si l’on ne saurait résumer l’accès aux soins ou le sentiment d’insécurité au bon vivre nanterrien, ces deux éléments participent pourtant à son existence et à sa vigueur.

Christophe Ribault et les élus du groupe Nanterre Ensemble

Pour nous écrire : contact@nanterre-ensemble.fr