Dans la période difficile que connaissent nos concitoyennes et concitoyens, les collectivités territoriales ne sont pas épargnées face à la hausse des prix et des coûts de la vie et de l’énergie. Ces charges supplémentaires impactent grandement notre budget à l’instar de nombreuses communes dont la situation est identique et qui se sont rassemblées pour faire entendre leurs situations au gouvernement.
Deux évènements majeurs sont venus impacter nos finances : la flambée des prix, notamment de l’énergie, expliquée dans notre dernière tribune, et l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires. Nous nous réjouissons que le gouvernement ait enfin décidé d’augmenter les salaires des fonctionnaires de 3,5 % après cinq ans de stagnation. Néanmoins, cette augmentation n’a pas été anticipée par les collectivités territoriales qui n’ont pas non plus reçu une aide du gouvernement pour faire face à cette hausse. Pour les caisses de la ville, c’est une charge de 1,8 million d’euros les six derniers mois de 2022 et une charge financière de 3,6 millions pour l’année 2023. Comme sur de nombreux sujets c’est l’État qui décide, mais ce sont les collectivités qui paient, sans aucune contrepartie financière.
Nanterre fait partie des rares communes dont les dépenses de personnel sont restées stables pendant cinq années consécutives et dont les dépenses d’activités ont baissé de 6,6 millions. Or, depuis 2012, Nanterre a été privée de 40 millions d’euros de ressources annuelles, ces pertes que nous n’avons pu financer que par des économies de fonctionnement et une baisse d’autofinancement de 17,6 millions.
La situation est très préoccupante, et selon les médias, le ministère de l’Économie, à travers une note, se réjouirait des finances de l’ensemble des collectivités territoriales. Ce n’est ni notre avis, ni celui de l’Association des maires de France qui font tous part des grandes difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Les perspectives budgétaires de 2023 sont inquiétantes, et les premiers échanges à l’Assemblée nationale sur le Projet de loi de finances 2023 (PLF) ne nous rendent pas optimistes. Le fonds de dotation prévu par l’État ne va concerner que 5 000 communes sur les 35 000 communes en France. Et, même si Nanterre répond à deux critères sur trois, il faudrait que la ville ait une dégradation de plus de 25 % de son épargne brute, amenant à une épargne nette négative et une capacité de désendettement dégradée, afin de pouvoir bénéficier de cette dotation. Un comble pour une ville qui a toujours scrupuleusement fait le choix d’éviter cette situation ! En parallèle, l’État n’hésite pas à supprimer la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), énième cadeau fiscal de la macronie d’une hauteur de 7 milliards d’euros, sans aucune contrepartie, mettant en difficulté les collectivités territoriales pour qui la CVAE jouait un rôle moteur dans leur développement économique.
Face à ces facteurs, une chose est certaine : ces dépenses imprévues et brutales mettent Nanterre dans une situation financière grave. Comment un budget comme le nôtre déjà handicapé de 40 millions d’euros par an, peut-il encore amortir le choc de hausses aussi importantes en un laps de temps si court ? Il apparaît vital que des dispositions soient prises au niveau national, car si nous continuons sur cette pente le seul résultat sera l’asphyxie des services publics.